Capitale européenne de la culture : les mots d’Olivier Bianchi

C’est une manière de saluer l’engagement des élus de la métropole de Clermont-Ferrand, mais aussi une forme de réponse aux critiques nées de l’échec de Clermont-Ferrand à conquérir le titre de Capitale européenne de la culture 2028.

Au surlendemain de la désignation de Bourges, le maire de Clermont-Ferrand et président de Clermont Auvergne Métropole Olivier Bianchi (PS), avant d’attaquer l’ordre du jour du conseil métropolitain ce vendredi matin, est revenu en quelques mots sur cette annonce. Une intervention de quelques minutes « pour éviter que certains pensent qu’un silence de début de conseil vaudrait anéantissement personnel, soulignait d’emblée Olivier Bianchi. Évidemment qu’il y a de la tristesse, on ne concourt pas pour perdre. »

Capitale européenne de la culture : « Ceux qui se réjouissent de cet échec ne se grandissent pas », déplore Olivier Bianchi

Mais d’ajouter : « Ce n’était pas le projet d’une personne. Ce projet a créé beaucoup de tristesse, dans tous les bords. Il a créé beaucoup d’espoirs, donc tous ceux qui ironiseraient ou qui y verraient un motif de satisfaction ne feraient pas que mettre à mal Olivier Bianchi ou Patrice Chazottes (directeur de Clermont Massif central 2028, NDLR), ils viendraient affronter les 200 entreprises qui ont soutenu le projet, toutes les collectivités, les 14 départements. » Retrouvez plus d’informations et la réaction de l’opposition dans cet article.

Les tarifs de l’eau en légère hausse

Il s’agit, à la fois, de répondre aux besoins en termes d’investissements et de tendre vers une harmonisation du prix de l’eau à l’échelle de la métropole, où chaque commune dispose aujourd’hui de son propre tarif. Les élus métropolitains ont voté une légère hausse des tarifs de l’eau et de l’assainissement pour les communes qui lui ont confié cette compétence, à savoir 9 pour l’eau potable, 18 pour l’assainissement (*).

Au 1er janvier 2023, en raison de l’explosion des coûts de l’énergie, ces tarifs avaient déjà fortement augmenté, le prix moyen du mètre cube étant passé de 3,29 à 4,06 € TTC. Cette fois-ci, la hausse sera bien plus mesurée. « Le coût moyen pondéré du mètre cube passera de 4,06 € en 2023 à 4,10 € en 2024, a détaillé Christophe Vial, vice-président de la CAM en charge du cycle de l’eau. En France, ce coût moyen est de 4,30 €. Donc même s’il y a une augmentation, on reste à un niveau inférieur. »

Des aides pour payer sa facture d’eau, les gaz à effet de serre… Que retenir du conseil de Clermont Métropole ?

« L’augmentation est certes moins spectaculaire, mais c’est une augmentation quand même et quand vous augmentez les prix, ce sont les plus pauvres qui en souffrent le plus », commentait Fatima Chennouf-Terrasse (Clermont en Commun – France Insoumise, les trois élus insoumis ont voté contre cette hausse).

En réponse, Christophe Vial rappelait la mise en place, cet été, d’une tarification solidaire sur la consommation d’eau, qui vient en aide aux ménages dont la facture d’eau dépasse 2,5 % des revenus.

(*) Eau potable : Beaumont, Ceyrat, Clermont-Ferrand, Cournon, Durtol, Orcines, Pérignat-lès-Sarliève, Royat et Saint-Genès-Champanelle. Assainissement : Aubière, Aulnat, Beaumont, Blanzat, Cébazat, Ceyrat, Châteaugay, Clermont-Ferrand, Cournon, Durtol, Gerzat, Le Cendre, Nohanent, Orcines, Pérignat-lès-Sarliève, Romagnat, Royat, Saint-Genès-Champanelle.

Trois « ZAC » créées à Clermont…

ZAC. Un sigle abscons mais trois lettres pour une grande ambition : les élus métropolitains ont voté la création de trois Zones d’aménagement concerté à Clermont-Ferrand. Il s’agit de Saint-Jacques Nord (20 hectares), des Vergnes (25,6 hectares) et de Saint-Jean (14 hectares).

Concrètement, la création de ces ZAC va permettre la « mise en œuvre opérationnelle » en 2024 des vastes projets de réaménagement prévus pour ces quartiers, comme le soulignait la vice-présidente en charge de l’habitat Odile Vignal.

Un parc paysager dans le quartier Saint-Jean de Clermont-Ferrand d’ici 2026

Les travaux du grand parc de Saint-Jean devraient ainsi débuter en avril, mais il s’agit plus largement à chaque fois d’accueillir de nouveaux habitants, de nouvelles activités, de favoriser la mixité sociale et la renaturation, etc.

Seuls les trois élus insoumis ont voté contre les ZAC Saint-Jacques Nord et des Vergnes : « La réalité derrière vos déclarations sur la mixité sociale, ce sont des habitants chassés de leurs quartiers historiques pour construire des habitations plus chères et moins nombreuses, regrettait Fatima Chennouf-Terrasse. Vous nous parlez de nouveaux équipements. Il fallait donc d’abord diversifier l’habitat et ensuite équiper. On comprend que les habitants des tours et des logements à très bas loyers ne méritaient pas à eux seuls qu’on fasse ces améliorations. »

… et la production de logements sociaux aidée

L’enjeu autour des logements sociaux a aussi longuement alimenté les discussions entre élus, qui ont voté à l’unanimité le soutien financier de la métropole en faveur de la production de logements sociaux (près de 4 millions d’euros pour 666 logements).

Le programme de renouvellement urbain se poursuit dans le quartier des Vergnes à Clermont-Ferrand

Mais tous ont convenu que face aux besoins, de plus en plus importants (il y a 17.000 demandes de logements sociaux dans le Puy-de-Dôme), il faudrait aller plus loin… et d’en appeler à l’État : « La politique nationale est défaillante, a soulevé Odile Vignal. Aujourd’hui, il faut se battre non pas contre les PLUi, les ZAN ou les ZAC, mais pour un investissement digne de ce nom dans le logement, pour une augmentation à la hauteur des besoins. C’est un enjeu national et les réponses sont urgentes, car les situations se sont excessivement dégradées. Nous n’y arriverons pas seuls, ni le Département, ni la Métropole. »

Arthur Cesbron