Un barbecue géant et deux heures de rassemblement devant les grilles de la Banque de France, à Chamalières : c’est ainsi que les imprimeurs de l’institution, avec l’appui de collègues d’autres services, ont exprimé leur désaccord avec leur direction, ce mercredi 21 juin, la circulation étant neutralisée deux heures durant boulevard Duclaux pour sécuriser le rassemblement.
Un déménagement sous condition
Objet de cette colère : la menace par la direction d’abandonner le projet Refondation, qui prévoit le déménagement de l’imprimerie de Chamalières à Vic-le-Comte dans trois ans. Et surtout le conditionnement du maintien du projet à la mise en œuvre d’un plan de compétitivité qui prévoit notamment le passage de quatre à trois imprimeurs par machine. Cette réduction d’effectifs (soit 18 imprimeurs sur 130) serait accompagnée d’un dispositif technique permettant de charger le papier à la place des techniciens, dispositif qui n’existe pour l’heure que sous forme de prototype.
« Cela fait vingt ans que la Banque essaie de le mettre au point et ça ne marche pas », rappelle Jérôme Dargent, secrétaire général adjoint de la CGT Banque de France, qui refuse ce que lui et ses collègues grévistes (à raison d’une heure par service depuis janvier) assimilent à du chantage.
Nous savons que le site de Chamalières est obsolète, mais le déménagement ne peut pas s’accompagner de fortes dégradations des conditions de travail. Dans ce contexte, montrer les imprimeurs du doigt est inadmissible. Nous demandons un engagement clair de la direction de renoncer au passage à trois imprimeurs par machine s’il n’y a pas de solution d’automatisation satisfaisante.
Deux réunions
Les négociations entre syndicats et direction se poursuivent avec notamment deux dernières réunions, le 28 juin et le 13 juillet, après lesquelles le conseil général de la Banque de France (organe de décision) doit trancher sur le maintien ou l’abandon du projet.
Photo Franck Boileau
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Les deux autres syndicats représentatifs au sein de l’institution, la CFTC et la CFE-CGC, expriment un point de vue différent de la CGT, au nom, disent-ils, d’une majorité silencieuse. « Nous voulons que les négociations aboutissent et que nos revendications soient prises en compte pour que Refondation se fasse », avance Rosine Arsivaud, pour la CFDT, qui demande notamment « une démarche participative à la définition du matériel d’aide à la production ». Cette fameuse machine que les imprimeurs CGT attendent aussi pour cesser leur mouvement, et qui ne pourra être garantie d’ici la date limite du 13 juillet, fixée par la direction.
Enjeux financiers
En cas d’échec des négociations, celle-ci peut-elle réellement abandonner un projet pour lequel plus de 20 millions d’euros ont déjà été engagés??
À voir. Pour la CGT, les enjeux financiers du dossier interpellent davantage encore. « L’enveloppe du projet Refondation a déjà augmenté de 50 millions d’euros (pour un total de 250 millions, NDLR), surplus que le conseil général a approuvé, souligne Jérôme Dargent. Et on abandonnerait pour une mesure, le maintien à quatre imprimeurs par machine, qui représente 1,5 million, voire 2 millions, qui permet de préserver les conditions de travail du métier le plus pénible de la Banque de France?? »
Le déménagement de l’imprimerie de la Banque de France de Chamalières abandonné ?
Un mois pour sortir de l’impasse à l’imprimerie de la Banque de France de Chamalières
Patrice Campo
Twitter : @patricelmt
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