La place des Carmes, à Clermont-Ferrand, a déjà connu les travaux, elle témoigne

Avant InspiRe, il y a eu les Carmes. Un chantier immense déjà qui aujourd’hui a donné vie à un nouveau lieu de rendez-vous clermontois. Mais les commerçants en gardent des souvenirs plus que mitigés.

C’est un refrain que les élus ont souvent entonné devant l’agacement des commerçants avec le chantier InspiRe. « Allez voir place des Carmes, ils ont vécu la même chose et le système d’indemnisation a bien fonctionné. » Alors nous sommes allés voir. Et peut-être est-ce dans l’ADN des commerçants de râler, mais ce n’est pas ici que la mairie se fera de la publicité.

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De l’argent, mais pas de considérations

Nous avons rencontré trois commerces. Trois profils différents. Vincent Astorgue, propriétaire du Comptoir, qui a acheté son bien juste avant les travaux et n’a donc pas bénéficié des indemnisations (*). Dominique Serres, au Choucas, toujours présente et indemnisée. Et Roland Vernet, propriétaire d’un tabac qui a depuis vendu son commerce.

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Et avant d’aller plus loin, soyons clairs : côté indemnisation, les trois commerçants n’ont pas tant à reprocher. Même Vincent Astorgue. « Que je n’ai rien eu, c’est normal. Mais on aurait aimé avoir plus de visibilité sur le planning, parce que le chantier a pris du retard. Donc, un geste financier, même 1.000 €. Parfois, pour un commerce, 2.000 ou 3.000 € ça peut sauver. »
Tous les trois se plaignent de ce manque de considérations. Parfois de la mairie. Parfois des ouvriers eux-mêmes qui peuvent « stationner une tractopelle juste devant la porte ».

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Un dossier trop compliqué ?

De la difficulté de monter les dossiers d’indemnisation également. « Une usine à gaz », pour Dominique Serres. Ou plutôt pour son cabinet comptable. « En plus, il faut se justifier à chaque fois. »

Quand on dépose un dossier avec plus de 40 centimètres de documents et qu’on vous répond qu’il manque encore des pièces…, souffle Roland Vernet. Nous avons touché les premières indemnisations 24 mois après les premiers impacts des travaux. 

Des dossiers compliqués à remplir. « Il s’agit d’argent public tout de même, s’est déjà justifié Olivier Bianchi lors d’un conseil municipal. On ne peut pas le dépenser comme ça, sans justificatifs. »
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Quant à savoir si l’argent versé a compensé les pertes, la réponse est difficile. Éludée même pour certains. Roland Vernet rappelant qu’il a perdu 80 % de son chiffre d’affaires pendant les travaux. 60 % pour Dominique Serres qui, elle, estime que les indemnisations n’ont pas couvert les pertes. « Mais difficile de tirer une conclusion, parce que quand le chantier a été terminé, le Covid nous est tombé dessus. » Satané karma.

Le traumatisme de l’ennui

En fait, voilà ce qui ressort principalement des échanges avec les commerçants des Carmes. Une période traumatique. N’ayons pas peur des mots. Il faut voir les yeux qui se vident et entendre la voix qui s’éteint.

On a l’habitude de faire 100 couverts et on en faisait 25. C’est dur psychologiquement. Passer de voir du monde tout le temps à ne voir personne. Et encore, heureusement des clients de Michelin ou de la Caisse d’Épargne venaient exprès pour nous soutenir. Mais ils devaient faire tout le tour, parce que leur sortie était condamnée sur la place. 

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Même son de cloche chez son ancien voisin buraliste, encore plus impacté. Après tout, un paquet de cigarettes est le même partout. « Nous avions 700 clients par jour, nous sommes passés à 35. Les indemnisations ne couvrent pas les trois ans à se faire chier. Et puis, j’avais presque signé la vente avant les travaux et le chantier a fait capoter. J’ai vendu après, mais j’ai moins bien vendu. »

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« Ça va être de la balle Clermont après InspiRe »

Cet isolement, les commerçants touchés par InspiRe la vivent aussi. Peut-être pas autant qu’aux Carmes. D’abord la place est enclavée, elle n’est ni un lieu de passage, ni un lieu touristique. Et puis le chantier avait bouclé le lieu façon blocus.
Mais aujourd’hui, Dominique Serres avoue qu’elle aime sa place. « C’est beau. C’est un environnement superbe pour bosser. » Vincent Astorgue, propriétaire de deux restaurants avenue Carnot reste enthousiaste. « Le projet InspiRe, c’est trop bien en soi. Ça va être de la balle Clermont après. »

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Dominique Serres compatit même pour la mairie. « Je suis élue à Moissat. Nous faisons des travaux que personne ne veut faire. C’est l’assainissement, donc ça n’embellit pas la ville. C’est obligatoire, mais c’est impopulaire. » 
(*) Il faut justifier d’un an d’activité avant le début des travaux.

Simon Antony

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