Installée dans les locaux du Pôle santé République (PSR), à Clermont-Ferrand, l’Oasis des dômes accompagne les malades du cancer pendant leur traitement, en leur offrant une gamme d’activités pour améliorer leur bien-être.
Dans le cadre d’un travail de rédaction en partenariat avec La Montagne, des
élèves de seconde CAP Esthétique cosmétique parfumerie du lycée Gergovie, à Clermont-Ferrand, ont rencontré et interviewé Joël Fleury, oncologue au PSR et président de l’Oasis des dômes, et Pierre Prugny, socio-esthéticien au PSR et au CHU, vice-président de l’association régionale de socio-esthétique.
Pourquoi avoir choisi comme nom « l’Oasis des dômes » ?
Joël Fleury. « Quand elle a été créée en 1991, l’association s’appelait Aide à l’oncologie d’Auvergne. En 2016, deux bénévoles ont proposé un nouveau nom, l’Oasis des dômes. L’oasis, c’est un îlot au milieu du désert, un endoit pour se ressourcer dans un milieu hostile. Et « dômes », c’est un clin d’œil aux volcans. »
Quelles sont les activités proposées par l’association ?
Joël Fleury. « L’objectif est de prodiguer des soins de bien-être à des patients en cours de traitement, pour les mettre dans « une bulle de bien-être », en complément des soins de support assurés par le PSR, le suivi nutritionnel et psychologique, l’addictologie, le suivi assistance sociale… Les patients montent au 6e étage du Pôle santé République, à l’hopital de jour. On leur administre un traitement pendant deux à trois heures en moyenne. Pendant ce temps, ils pourront avoir des soins de support : arthérapie (dessin, peinture…), socio-esthétique, sophrologue, massage bien-être. Sur toute la durée de leur traitement, on leur propose aussi des activités physiques adaptées et des ateliers cognitifs, pour les patients qui se plaignent de troubles de la mémoire, des difficultés de concentration… »
Où se passent les activités ?
Joël Fleury. « Les ateliers se déroulent dans les boxes de soins ou dans la cabine de socio-esthétique. Les activités sportives ont lieu en distanciel (visio Skype) et en présentiel, chez les kinés du PSR. »
Comment fonctionne l’association ?
Joël Fleury. « Il y a un bureau et une quinzaine de bénévoles. »
Où trouvez-vous les fonds et comment les utilisez-vous ?
Joël Fleury. « Il faut qu’on trouve 100.000 € tous les ans. Un tiers de nos financements vient des dons des familles et des patients, un tiers de courses caritatives, le reste vient des actions organisées par d’anciens patients, des subventions, du mécénat. »
Tous les malades peuvent-ils participer aux ateliers ?
Joël Fleury. « Les soins de support sont proposés à tous les malades de plus de 15 ans. Ils sont gratuits. Les patients choisissent un atelier ou plusieurs. »
A quoi va servir le prix de 2.000 € attribué par la Fondation Banque populaire ?
Joël Fleury. « A financer les ateliers cognitifs, qui ont été conçus par l’association Oncogite. Il y a un atelier à distance le mardi, ouvert à des patients de toute la France, et un autre en présentiel le jeudi, à Clermont-Ferrand, ouvert aux patients du CHU et du centre Jean-Perrin. Ils sont cofinancés par la Ligue contre le cancer. Ça représente 8.000 € par an et par atelier. »
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Quels sont vos projets ?
Joël Fleury. « On voudrait disposer d’un local, ici, au Pôle santé République, pour faire une papothèque, un espace d’échanges, de rencontres, où on pourrait papoter, organiser des ateliers découverte, le café des aidants… On envisage d’investir dans des casques de réalité virtuelle pour favoriser la détente et réduire l’anxiété. On voudrait aussi avoir deux soins de support à proposer par demi-journée en hôpital de jour, et donc développer un atelier supplémentaire de réflexologie plantaire. »
Nous sommes de futures esthéticiennes. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste la socio-esthétique et ce qu’elle apporte aux malades ?
Pierre Prugny. « La socio-esthétique consiste en des soins d’esthétique sur des personnes fragilisées, parce qu’elle sont malades, âgées ou en prison. »Pierre Prugny est socio-esthéticien au pôle Santé République et au CHU de Clermont-Ferrand. Ils sont seulement trois hommes en France à exercer cette profession, sur 500 socio-esthéticiens.
Comment gérez-vous la prise de contact et la prise en charge de la personne malade ?
Pierre Prugny. « Il y a plusieurs possibilités. Le patient peut directement en faire la demande. Ou alors des soignants me conseillent d’aller voir certains malades stressés qui ont besoin de se changer les idées ou qui ont besoin de conseils. Ça peut-être des conseils sur la chute des cheveux, sur la peau sèche, les ongles qui se décollent, ou comment remaquiller un sourcil. Je revois systématiquement les patients quand ils reviennent toutes les semaines ou tous les quinze. Et selon l’envie du patient, je fais un soin ou pas. En une demi-journée, je vois trois ou quatre patients, à raison d’une heure par patient. »
Comment gérez-vous vos propres émotions ?
Pierre Prugny. « Il faut être dans l’empathie et pas l’émotion. Si on est dans l’émotion, on n’est pas dans l’aide. L’empathie, c’est se représenter ce que la personne peut ressentir sans en éprouver les émotions. »
Comment adaptez-vous les soins en fonction des différents malades ?
Pierre Prugny. « Je m’adapte au patient tout comme une esthéticienne s’adapte au client. Je fais des soins des mains, des pieds et du visage, des massages bien-être, des massages du dos, des maquillages correcteurs, comme refaire des sourcils s’ils sont tombés. Pour les conseils dermo-cosmétiques, je propose plusieurs marques aux patients. Des produits neutres, pas trop parfumés, sans huiles essentielles pour éviter les interactions avec les traitements et parce que la peau des patients est plus fragile. »
Travaillez-vous en collaboration avec un tatoueur pour retracer les sourcils, les cils ou encore l’aréole des seins des personnes malades ?
Pierre Prugny. « On ne peut pas faire de tatouage pendant le traitement car il y a un risque infectieux. Pour les seins, il y a des tatoueuses spécialisées qui ne font que ça. Il y a maintenant des malades qui font des tatouages sur leurs cicatrices. »
Dans le cadre des Trophées de la Fondation Banque populaire Auvergne Rhône-Alpes, organisés en partenariat avec le rectorat de l’académie de Clermont-Ferrand, le Centre pour l’éducation aux médias et à l’information et La Montagne, des élèves du lycée Gergovie de Clermont-Ferrand ont réalisé cet article sur l’Oasis des dômes, l’un des quatre lauréats 2023.
Interview réalisée par Océane Bonnet, Miya Cicciari, Marta de Oliveira Martins, Maëly Desbuissons, Welda Jackie, Méloé Lefeuvre, Julia Lemaire, Justine Loureiro de Jesus, Mélina Moisy, Erika Nidhoime, Louna Seba, Maëliane Vaillant.
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