Des élèves du lycée Jeanne-d’Arc, à Clermont-Ferrand, adaptent la rafle du 25 novembre 1943 en court métrage

La rafle du 25 novembre 1943 a inspiré des lycéens du Jeanne-d’Arc, à Clermont-Ferrand. De cette page d’histoire dramatique, ils ont fait un court métrage, avec l’espoir de sensibiliser les jeunes de leur âge au destin tragique des étudiants strasbourgeois. « Pour que l’hommage se perpétue, encore et toujours. »

Le sort des étudiants strasbourgeois raflés le 25 novembre 1943 a tellement ému  Inès Quereuil, Valentine Refouvelet et Ines Gareï qu’elles en ont fait un film, Chant de novembre. Un court métrage, parce que, selon ces élèves du lycée Jeanne-d’Arc, à Clermont-Ferrand, « c’est la meilleure manière de sensibiliser des jeunes. »

Il y a un an, les trois adolescentes ignoraient tout de cette page d’histoire clermontoise. C’est en cherchant un sujet pour le Concours de la résistance et de la déportation, auquel Karine Gay, leur enseignante d’histoire et d’enseignement moral et civique (EMC), avait inscrit leur classe de 1ere, l’an dernier, qu’elles l’ont découverte. « On se doutait qu’il s’était passé des événements dans notre ville, mais on ne connaissait pas la rafle », relève Valentine.

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Si le scénario est écrit à six mains, d’autres élèves de la classe sont embarqués dans le projet. Des archives, des livres sont mis en commun. « On avait chacun des infos qu’on a partagées, raconte Inès. On a utilisé le témoignage de Georges Mathieu [résistant passé à la Gestapo] et notre professeur d’histoire, surtout, nous a beaucoup aidés. » 

Chant de novembre n’est pas une reconstitution historique.

« On a un peu romancé les événements. C’est une fiction parce que ça a été tourné au lycée Jeanne-d’Arc, avec des lycéens, pas des étudiants, ce qui apporte de la jeunesse et de la modernité. On pensait que ça sensibiliserait davantage les élèves de notre âge. »

Ines Gareï

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Mais il n’était pas question de travestir l’histoire. « Il y a des personnages qui ont vraiment existé dans notre court métrage, comme Georges Mathieu et un garçon qui s’appelait Louis qui a été tué. L’arrestation dans la salle de classe, ça s’est vraiment passé. La dernière scène aussi, dans le hall de la fac de langues de Carnot. On sait que les résistants se sont réunis pour fêter la fin de la guerre. C’est ce qu’on a essayé de montrer. »

Le concours de la Résistance a inspiré les collégiens et lycéens du Puy-de-Dôme

La réalisation a empiété sur les week-ends et les vacances, sans atteindre la détermination du groupe. « Ça a été long et difficile », concède Valentine. Comme les lycéens ont travaillé avec un professeur et des élèves de l’option audiovisuelle du lycée Blaise-Pascal, « il a fallu coordonner tout le monde, qu’on soit tous là et qu’on soit tous d’accord. » « C’était peut-être un peu ambitieux », juge l’adolescente, surtout qu’il n’a pas été possible de multiplier les prises, faute de temps pour le tournage.

Le court métrage y gagne sans doute en sincérité.

« L’objectif, c’était de toucher les gens, qu’ils se rendent compte de ce qui s’est passé. Personnellement, ça me rend très triste qu’on ne s’intéresse pas plus à cette rafle et qu’on n’en parle pas dans les programmes d’histoire. » 

valentine RefouveleT

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Au-delà de l’émotion, c’est bien un message d’espoir qui est porté par le film. « Face à la terreur, les étudiants résistants ont essayé de faire changer les choses, ils ont réagi comme ça au point de perdre la vie », appuie Ines, admirative. « 

« Ils n’ont pas eu peur. Ça montre que la jeunesse peut agir quand on l’attaque, même si on n’a pas autant de pouvoir que les adultes. La jeunesse peut être une force de la République. »

Inès quereuil 

Le court métrage Chant de novembre a obtenu le prix départemental du Concours de la résistance et de la déportation.

Isabelle Vachias

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