La construction d’une nouvelle imprimerie de billets à Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme) est suspendue, a prévenu la Banque de France ce vendredi 9 juin, tant qu’un accord n’a pas été trouvé avec les syndicats.
La construction par la Banque de France d’une nouvelle usine de billets à Vic-le-Comte, dans le Puy-de-Dôme, a du plomb dans l’aile : l’institution a prévenu vendredi 9 juin que ce projet serait abandonné sans accord d’ici mi-juillet sur un conflit syndical ouvert en décembre dernier. « Sauf si un accord clair intervenait d’ici mi-juillet à la suite d’une ultime négociation à haut niveau que propose la Banque de France avec les partenaires sociaux (…) le Conseil général (une instance interne de l’institution réunie vendredi matin, NDLR) ne pourra que décider l’abandon du projet », indique la banque centrale dans un communiqué.
Est visé le mouvement de grève lancé le 2 décembre dernier à l’usine actuelle de Chamalières au sujet du « plan de compétitivité » proposé par la direction, qui prévoit de réduire de 4 à 3 le nombre d’agents autour de certaines machines sur le nouveau site. Le conseil « regrette profondément cette situation, alors que les protocoles sociaux très favorables » du site actuel « seraient tous maintenus, et que la direction a jusqu’à ces derniers jours proposé plusieurs solutions positives », poursuit l’institution dans son communiqué.
La décision du Conseil général « est complétement irresponsable de mettre en balance un projet qui engage la souveraineté européenne en matière d’espèces avec un conflit social par définition ponctuel », a réagi auprès de l’AFP le délégué syndical de la CGT Banque de France Hugo Coldeboeuf. Un autre sujet, et non des moindres, est au centre des préoccupations: celui du coût de cette nouvelle imprimerie. Les retards successifs du projet à même de prendre le relais en 2026 de l’usine actuelle de Chamalières, à quelque 30 kilomètres de Vic-le-Comte, ont fait grimper la note à plus 250 millions d’euros, contre environ 200 millions d’euros dans l’estimation de fin 2016.
La faute à « l’inflation du prix des matières premières et du bâtiment » selon la direction, aux « atermoiements du Conseil général de la Banque de France » selon la CGT Banque de France. « L’indécision du Conseil général à réellement lancer le projet qui a pourtant été validé une première fois en 2018 a d’ores et déjà coûté des millions d’euros et fait peser un risque de souveraineté à la France et à l’Union européenne », tançait la CGT dans un courrier daté de mardi adressé au ministre de l’Économie Bruno Le Maire et consulté par l’AFP. Si le projet de nouvelle usine devait être définitivement abandonné, la banque centrale travaillerait à « un plan de maintien sur le site actuel de la fabrication des billets ».
– Avec AFP
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