Même ceux qui n’ont fait que séjourner brièvement à Clermont-Ferrand n’ont pu passer à côté des immenses cheminées en brique rouge servant à chauffer les fours de Michelin et des grands « toboggans » de Cataroux où était testée la résistance des pneus. Témoignages encore intacts du plus gros site de production de la capitale auvergnate, ces installations d’un autre temps survivront à la lente érosion de l’activité de production du géant du pneumatique dans son berceau. Mais pas les ateliers de ce vaste ensemble de plus de 40 hectares à l’entrée nord de la ville.
« A terme, nous déménagerons l’ensemble de la production du site de Cataroux », confirme Florent Menegaux, le président de Michelin . L’échéance n’est pas plus précise et, contrairement à beaucoup de fermetures de sites industriels, celle-ci ne provoque pas de levée de boucliers. Il faut dire que le site emblématique du groupe inauguré en 1921 n’abrite plus que la production des pneus de compétition et un atelier de mélangeage. Et à peine 950 des quelque 10.000 salariés de Bibendum à Clermont-Ferrand, là où, jadis, ils étaient plus de 4.000 à s’affairer.
300 millions d’euros
Cataroux perd donc peu à peu sa vocation industrielle mais conserve celle d’emblème clermontois. « Le site se redéploie avec l’idée de lui donner ainsi un horizon de plusieurs décennies », avance Florent Menegaux. Un projet de près de 300 millions d’euros étalé sur une dizaine d’années et conduit en partenariat avec les acteurs publics et privés du territoire.
Ces 42 hectares deviennent un symbole de la mutation des friches industrielles. « Ce site a été pionnier dans le domaine de l’innovation avec les premiers pneus qui ont fabriqué la technologie radiale et les premiers caoutchoucs synthétiques. Ce qu’on veut, c’est continuer cette histoire, faire de Cataroux un accélérateur d’innovation au service du développement du territoire », résume Jean-Philippe Ollier, directeur du programme Parc Cataroux. La transition s’est engagée sur une vingtaine d’hectares autour de quatre pôles.
La première concrétisation de cette mutation remonte à 2019 avec l’ouverture du Hall 32, un centre de formation de 10.000 mètres carrés dédié aux métiers de l’industrie. Il a été rejoint en 2022 par la Manufacture des Talents, centre de formation de référence pour les 135.000 salariés de Michelin. A côté de ce pôle dédié aux apprentissages, ouvert aussi à d’autres groupes mais dont Michelin conserve la maîtrise capitalistique et de gestion, le pôle d’innovation collaborative prend forme. Géré par Turing 22, l’acteur phare du coworking local, cet espace de 18.000 mètres carrés est financé notamment par le Crédit Agricole Centre France, Michelin, la Banque des Territoires, la Caisse d’Epargne Auvergne Limousin et la CCI du Puy-de-Dôme. Il accompagnera les projets d’innovation au sein d’un écosystème fait d’espaces de coworking et de coliving, mais aussi de restauration et de loisirs pour favoriser les brassages d’idées et de compétences.
Juste à côté, le centre des matériaux durables est lui aussi bien avancé. Il a accueilli son premier locataire l’an dernier : Carbios, un spécialiste du biorecyclage des plastiques et des textiles. « Les bâtiments sont là, les services aussi et nous accompagnons ainsi les entreprises à traverser la vallée de la mort et à réussir leur phase d’industrialisation », fait valoir Jean-Philippe Ollier.
« Vie autonome »
Le dernier projet, et pas des moindres, porte sur la reconversion des pistes d’essai des pneus. Ces toboggans qui s’élèvent à plus de 30 mètres de haut encerclés de halles de production deviendront en 2028 un lieu festif où 400.000 visiteurs sont attendus chaque année dans la salle de concert, les espaces de restauration et la « Cité du mouvement » avec des animations assurées par des professionnels de santé et des animateurs sportifs.
« L’enjeu est économique. On fabrique ici la façon de travailler de demain et de créer de l’emploi à haute valeur ajoutée dans notre ville. Et il s’agit de ne pas le faire dans une sorte d’isolat comme l’étaient ces 40 hectares, mais en couture avec la ville », explique Olivier Bianchi, le maire socialiste de Clermont-Ferrand. Le pôle d’innovation se construit ainsi avec une foncière dans laquelle Michelin n’est pas majoritaire, tandis que la gouvernance du « quartier des pistes » sera portée par les futurs copropriétaires des espaces qui le composeront. « Le parc Cataroux vivra une vie autonome et il est important que son business model le permette », justifie Florent Menegaux. Une nouvelle vie, reflet de la nouvelle façon d’être d’un groupe jadis présenté comme l’un des plus fermés de France.
Les dates clés
1921
Ouverture du site de production de Cataroux
2017
Lancement des premiers travaux de reconversion du site pour créer le Hall 32
2028
Livraison de l’ensemble du programme du parc Cataroux
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