Des enseignants étaient rassemblés, ce mercredi après-midi, à Clermont-Ferrand, devant la direction des services académiques du Puy-de-Dôme. Une importante délégation du lycée Montdory de Thiers était là pour tenter de sauver une classe de seconde appelée à fermer à la rentrée 2024.
L’éducation comme la santé s’accommode mal des logiques comptables et les enseignants s’emploient depuis longtemps à faire passer le message auprès des gouvernements successifs comme de la population. Le moins que l’on puisse dire est qu’ils ne sont guère écoutés ni satisfaits dans leurs revendications, eux qui n’ont que leur colère à déverser et leurs banderoles à agiter.
Des moyens pour l’école de la République
Après les manifestations du 1er et du 6 février, ils étaient encore une soixantaine, ce mercredi 7 février, à s’être rassemblés devant la direction des services académiques du Puy-de-Dôme, à l’appel unitaire des syndicats FSU 63, CGT Éduc’Action, Sud Education et CNT, pour faire entendre leurs voix et attirer l’attention des festivaliers du court-métrage.
Ils étaient là pour « revendiquer une école qui travaille à faire progresser tous les élèves » : pour dire « non à l’école du tri social », aux » fermetures de classes » et aux « suppressions de postes »; « non à la réforme du lycée professionnel » et au « choc des savoirs » et pour demander « des moyens à la hauteur d’une véritable école inclusive ».
Le cas « exemplaire » du lycée Montdory, à Thiers
Parmi eux, une grosse délégation du lycée Montdory de Thiers avec 25 enseignants, soit la moitié de l’effectif du lycée.
Des enseignants du lycée Montdory étaient venus en force.
Un lycée fragile, dans un bassin d’emploi sinistré, avec l’un des IPS ( indice de position sociale) les plus faibles de l’académie (40% des parents d’élèves n’ont aucun diplôme). Un lycée qui devait fermer deux classes (une de seconde et une de première) à la rentrée prochaine, ramenant du même coup les effectifs des classes de 30-32 élèves à 35, « effectif érigé en nouvelle norme ». Mais c’est bien là nier les difficultés des élèves de ce lycée.
90 % des professeurs de ce lycée du Puy-de-Dôme en grève
« Grâce à notre mobilisation depuis 10 jours et nos deux jours de grève, au soutien de l’ensemble des élus – maires, conseillers départementaux, députés et sénateurs, et à la mobilisation des parents d’élèves qui ont lancé une pétition qui a déjà recueilli plus de 1.200 signatures, nous avons sauvé la classe de première. Nous sommes ici, aujourd’hui (mercredi), pour tenter de sauver la classe de seconde », explique un des enseignants.
Des réformes qui abîment plus qu’elles ne réparent
La situation que vit le lycée Montdory est l’illustration parfaite de ce que le monde enseignant reproche à son ministère de tutelle : enchainer les réformes à moyens constants, déshabiller Paul pour habiller Jacques.
Si le lycée doit fermer des classes, c’est bien parce qu’il faut dégager des heures pour mettre en place la réforme du « Choc des savoirs » dans les collèges, initiée par Gabriel Attal, alors ministre de l’Education nationale, et reprise par sa successeure, Amélie Oudéa-Castéra. Valérie Moulinot, Sud Action, « ce qu’on revendique, c’est une école qui travaille à faire progresser tous les élèves ».
« On retire des heures aux lycées et on surcharge leurs classes pour créer des groupes de niveaux dans les collèges. On organise un tri et une sélection précoce des élèves, sans travailler en amont sur les raisons qui font qu’ils arrivent avec des difficultés, parce qu’on n’a pas donné les moyens nécessaires à l’école primaire. »
Valérie Moulinot (Sud Education)
Ce qu’on ne dit pas
« Ce qu’on ne dit pas aux parents, c’est qu’il y aura des groupes de « savoirs fondamentaux » pour les plus faibles et « d’approfondissement » pour les plus performants, mais aucune possibilité de passer dans le groupe du dessus en cours d’année ou d’une année sur l’autre puisque les programmes ne seront pas les mêmes. Ni qu’il est envisagé de supprimer l’enseignement d’une deuxième langue vivante pour les plus faibles », ajoute la représentante syndicale.
« On ne sait pas très bien non plus comment fonctionneront les classes passerelles entre le collège et le lycée pour ceux qui rateront leur brevet des collèges désormais indispensable pour entrer au lycée ».
La réforme des lycées pro dans le collimateur
Autre point de crispation, la réforme du lycée professionnel qui devrait proposer deux parcours : un avec des stages rémunérés pour ceux qui veulent entrer rapidement sur le marché du travail et un plus classique avec plus d’enseignements généraux.
« Les stages rémunérés et la voie rapide vont attirer ceux qui ont le plus de difficultés. Or, moins on a de diplômes, plus on est vulnérable, exposé au chômage, aux emplois les moins bien rémunérés et moins il sera facile de se reconvertir. On voit bien comment s’articulent le tri scolaire et le tri social. C’est une catastrophe. »
Valérie Moulinot (Sud Education)
Géraldine Messina
geraldine.messina@centrefrance.com
La fonction de diazo.fr étant de collecter sur le web des articles sur le sujet de Imprimerie Clermont-Ferrand puis les diffuser en répondant au mieux aux interrogations des personnes. L’équipe diazo.fr vous soumet cet article qui parle du sujet « Imprimerie Clermont-Ferrand ». Cette chronique a été reproduite du mieux possible. Vous avez la possibilité d’écrire en utilisant les coordonnées fournies sur le site pour apporter des explications sur cet article qui traite du thème « Imprimerie Clermont-Ferrand ». En consultant régulièrement nos contenus de blog vous serez informé des futures parutions.